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Depuis maintenant deux décennies, nous sommes confrontés à une formidable offensive idéologique visant à convaincre les populations qu’elles vivent au dessus de leurs moyens, qu’il y a trop de protection sociale et qu’il convient d’en finir avec notre « modèle social » trop dispendieux , que « le coût du travail » est trop élevé et que les services publics sont un luxe que nous ne pouvons plus nous offrir……….
Ce gouvernement, tout comme ceux qui l’ont précédé, ne cesse de prendre des mesures qui vont dans le seul sens des intérêts du marché et du patronat. En revanche, les promesses de rupture et de progrès social sont, pour l’essentiel, renvoyées à date ultérieure. Très très ultérieure.
C’est peu de dire que ce dogme du renoncement, indigne d’une majorité se réclamant de la gauche, n’épargne pas les agents de la Fonction Publique, en première ligne des régressions imposées au nom du soi-disant redressement des finances de l’Etat.
Le 20 mars les agents des Finances publiques, aux côtés de ceux des douanes et de la DGCCRF, ont clairement signifié leur rejet d’une politique d’austérité suicidaire et de ses conséquences humaines et sociales désastreuses .
Plus de dix mille agents étaient dans la rue. A la DDFIP de l’Oise un agent sur trois était en grève, avec pour mot d’ordre le refus de cette stratégie de régression sociale organisée et l’exigence de l’ouverture de négociations sur l’emploi, les rémunérations, les missions et les conditions de travail.
Services en jachère et conditions de travail en ruine, voilà qui nous ramène au sujet du jour : le budget. Qu’en dire ? A la baisse, bien sur, 5.32%. Illustration parfaite du dogmatisme évoqué précédemment « les services publics coûtent trop chers, il faut tailler dans le budget ». Rien de raisonné, rien de calculé, rien d’argumenté.
Nous ne pouvons bien évidement pas cautionner cette baisse drastique de nos moyens. Et même si nous savons qu’en la matière vous ne disposez d’aucune marge de manœuvre et que vous n’êtes que le relais local d’une politique dévastatrice, c’est tout de même vers vous que se tournent notre colère et notre indignation.
Rappelons tout de même qu’en refusant à nos services les moyens de fonctionner normalement, d’exercer leurs missions, et en particulier les missions de contrôle, aussi bien de l’assiette que de la dépense, vous exposez délibérément le pays aux fraudes et à l’évasion fiscale.
Rappelons aussi que le budget de l’année 2013 s’est rapidement révélé très insuffisant. Chronique d’un échec annoncé : ce sera donc pire en 2014.
Il convient néanmoins de saluer la somme de travail qui a très certainement été nécessaire à l’élaboration de ce budget mort-né, d’admirer la présentation, les jolis tableaux, dont certains en couleur (luxe suprême qu’on ne peut se permettre qu’en début d’année !)et tous les chiffres qui s’alignent comme à la revue militaire pour arriver au juste équilibre. Vraiment un chouette beau budget ! Dommage de penser que dès le mois de juillet tout ça va se retrouver « cul par dessus tête », réduit à néant par la menace de la cessation de paiement imminente et que, comme chaque année, il faudra des discussions sans fin, de savants arbitrages et des contorsions de danseuse orientale pour savoir s’il est préférable de renoncer au papier de la photocopieuse ou à celui des toilettes !
Article publié le 28 mars 2014.