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Hé ! Quoi d’neuf docteur ???

A l’heure où des hôpitaux croulent sous le poids du remboursement des emprunts toxiques, où les fusions, à marche forcée, d’établissements conduisent à fermer les petites structures et à éloigner dangereusement l’offre de soin des populations. A l’heure où les patients les moins fortunés se voient contraints à restreindre leurs dépenses de santé, en particulier sur le dentaire et l’optique. A l’heure où les services d’urgence agonisent et sont en telle situation de sous effectifs que la moindre épidémie de grippe saisonnière suffit à les faire imploser. Que fait donc l’Assurance Maladie ?
Hé bien, l’Assurance Maladie décide, en catimini, qu’elle va gentiment verser aux pharmaciens des « honoraires de dispensation » ( décret paru au Journal officiel du 28 janvier 2015). Honoraires de dispensation dites-vous ? Mais qu’est-ce que c’est donc ce dont au sujet de quoi c’est qu’on parle ?
C’est tout simple : depuis le 1er janvier 2015, votre pharmacien facture 0,82€ pour la délivrance de chaque boîte de médicament remboursable (qu’il soit délivré avec ou sans ordonnance d’ailleurs ), c’est l’honoraire de dipensation, sensé rétribuer« la fonction de conseil du pharmacien d’officine », un peu comme si votre boulanger vous demandait 82centimes en plus du prix de la baguette pour vous dire que la campagnarde est au levain alors que la rustique est aux graines de lin !
Si l’ordonnance comporte au moins 5 médicaments remboursables différents, le pharmacien facturera, en plus, un honoraire de dispensation dit « complexe » de 0,51€ (c’est à dire que sur une prescription de 5 lignes notre bon apothicaire encaissera un supplément de 4€61 pour ses bons et loyaux services !?!) .
L’honoraire de dispensation « simple » est pris en charge par l’assurance maladie dans les mêmes conditions (au même taux donc) que le médicament auquel il se rapporte, la part restante étant prise en charge par les mutuelles, si le contrat le prévoit. L’honoraire de dispensation « complexe » pour sa part, est entièrement pris en charge par l’assurance maladie. C’est à dire que dans tous les cas l’argent sort bel et bien de notre poche !

Voilà où vont nos cotisations !

Dans le même temps, nous apprenons que le nouveau patron de Sanofi va bénéficier d’une prime de bienvenue de 2 millions d’euros en prenant ses fonctions le 2 avril. S’il est toujours là en janvier 2016, encore 2 millions d’euros. Son salaire annuel oscillera entre 3 et 4 millions d’euros et on lui attribue 220 000 euros de stock-options.
Sanofi peut bien lui payer ça : l’entreprise a perçu 150 millions de crédit d’impôt, a versé 3,7 milliards de dividendes et a racheté des actions pour 1,8 milliards. Gageons que le prix des médicaments et les 5 000 postes supprimés en 5 ans ont bien aidé aussi !.

Pas de chance, le parlement a (et bien mollement encore !) légiféré sur les retraites chapeaux, pas sur les primes de bienvenue.

On ne peut pas penser à tout !

Article publié le 10 mars 2015.


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