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Déclaration liminaire du CTL emplois du 17/01/12

DECLARATION LIMINAITAIRE DE LA SECTION OISE CGT FINANCES PUBLIQUES

CTL DU 17 JANVIER 2012

L’année 2012 comme les précédentes n’échappe pas à l’hémorragie des emplois publics ! Pire le gouvernement n’hésite plus à présenter les fonctionnaires comme les principaux responsables de l’explosion de la dette publique. Gel des rémunérations, remise en cause du régime des pensions (injustement rebaptisées retraites pour exciter la vindicte des foules), suppressions d’emplois, attaques contre le statut, restructuration drastique des services au travers de la RGPP, ce gouvernement cherche par tous les moyens à mettre à genoux le Service Public, à livrer au marché les activités jugées rentables et à liquider tout le reste.
Les agents de la DGFIP ne sont pas épargnés, au contraire, dénigrés dans les médias, mal perçus par l’opinion publique, c’est facile de leur faire payer l’addition d’une crise dont ils ne sont en rien responsables ! Et les mesures régressives tombent les unes après les autres :
Moins 2441 emplois cette année, en l’espace de dix ans ce sont plus de 24 000 emplois qui auront été supprimés, plus de 215 dans notre département( et moins 23 de plus cette année), les agents de catégorie C qui paient, encore une fois, le plus lourd tribu de cette politique destructrice.
Le taux de non remplacement des départs à la retraite est évalué à 65,9% pour 2012, il aura atteint 72 % en 2011 :élève docile, la DGFIP se situe bien au delà de l’objectif gouvernemental du non remplacement d’un départ sur deux à la retraite.
Le contexte de crise donne des ailes : le ton de la DGFIP est devenu décomplexé et provocateur. Il ne s’agit même plus de justifier ces nouvelles suppressions par de prétendus gains de productivité : la direction générale ne les chiffre qu’à hauteur de 25% de l’ensemble des suppressions d’emplois !
C’est donc clair, la DGFIP se veut « exemplaire » en utilisant les restructurations et les modes d’organisation du travail comme des instruments de « rationalisation des emplois ». On chronomètre les prétendues économies de travail réalisées grâce à Télé IR , on nous présente la dématérialisation comme la panacée à tous nos maux, on évalue la capacité d’absorption des suppressions par les directions.........Tout est passé en revue pour établir les arbitrages dans l’attribution des emplois, mais à aucune moment il n’est question de calculer les moyens nécessaires à l’accomplissement de nos missions
On jargonne à tout va « Contribution proportionnelle », « gains de productivité (fléchés et diffus) », « correctifs-métiers, environnementaux », et, le plus beau de tous, « ajustement de soutenabilité », voilà les éléments de la mise en place du nouvel outil de calcul des emplois MAGERFIP (substitut de l’outil d’efficience et de l’Outil Répartition Emplois). Le nom change mais le procédé reste le même : un maquillage pseudo-scientifique, un barbouillage statistique pour au final faire coller les résultats avec les suppressions d’emplois prévues à l’avance.
Bref, rien de rigoureux là-dedans, tout juste une méthode hypocrite et ronflante élaborée par des soit disant « super cadres » dont il faut justifier l’emploi et le salaire et qui eux ne sont jamais visés par les mesures d’économie........

Dans une récente interview, le démographe Emmanuel Todd qualifiait les ministres Baroin et Pécresse d’ « incompétents notoires qu’il faudra tenir pour responsables de la politique

dévastatrice de réduction des dépenses publiques ». Dans la même veine,l’honorable parlementaire
UMP Charles Amédée de Courson qu’on ne peut pas soupçonner d’être un dangereux révolutionnaire qualifiait la RGPP de « logique de primate ».
C’est pourtant bien cette logique là qui contribue chaque jour un peu plus à mettre en pièce le service public en général et la DGFIP en particulier.

Au-delà de ces remarques générales, il vous faut prendre la mesure de la situation départementale :

Le 12 janvier, date de la première convocation du CTL -Emploi du département, plus de 70 agents en colère, réunis à l’appel de l’intersyndicale CGT SNUI vous ont clairement signifié leur exaspération, leur refus de nouvelles suppression d’emplois et vous ont exprimé leur souffrance et leur profond désarroi devant la dégradation constante de leurs conditions de travail.
Vous avez écouté. Vous avez fait part de votre foi en la « priorisation » des taches et en la réforme des méthodes. Bref, vous n’avez pas entendu.
Et aujourd’hui vous convoquez ce nouveau CTL où vous allez proposer la déclinaison locale des suppressions d’emplois dont nos services sont en train de crever.
Vous nous l’avez dit clairement jeudi dernier, vous le faites sans état d’âme. Vous considérez que c’est votre travail de tailler à la hache dans les effectifs et d’éradiquer le cadre C. Tout cela avec une docilité sans faille et une complaisance zélée qui ne sont pas sans rappeler les heures les plus sombres et les plus honteuses de l’administration française.

Vous ne pouvez pas tenir des discours lénifiants aux agents tout en bombardant leurs chefs de services à grands coups d’indicateurs et d’exigences statistiques. Vous savez très bien que cette pression redescend , mais multipliée au passage, sur les agents. Cette attitude de jésuite n’a pour but que de vous protéger de la grogne en réservant aux échelons inférieurs de la hiérarchie le rôle du Croquemitaine. Un rôle que, c’est certain, d’aucuns endossent avec délectation, mais qui, fort heureusement, en répugne encore quelques uns.
Vous êtes en train de jouer avec des allumettes assis au milieu d’une poudrière. Se peut-il que vous n’en ayez pas conscience ? Ou pire, se peut-il que, le sachant, vous persistiez en pensant « Jusque là, ça va ! » et en espérant que vous serez déjà parti vers une nouvelle promotion quand aura lieu d’inéluctable explosion ?

Article publié le 18 janvier 2012.


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