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« Salauds de Pauvres ! ! »

Laminé, pressuré, écrasé par le rouleau compresseur de l’offensive libérale, le Peuple n’en peut plus et ne sait plus vers quel sauveur se tourner et comme toujours ce désarroi rallume les lanternes crasseuses de l’extrême droite : repli sur soi et haine de l’autre. On ressort les vieilles banderoles pétainistes, les bien-pensants nostalgiques défilent aux cris de « Famille ! Patrie ! » en attendant de pouvoir entonner à nouveau « Maréchal nous voilà ! ». Et on réinvente la Nuit de Cristal sur les trottoirs parisiens !

Assez ! Assez !

Face à ce bouillonnement dangereux et l’esprit tout embrumé par le « prêt à penser » que les médias déversent avec une complaisance coupable sur nos têtes , nous sommes comme le taureau dans l’arène : nous chargeons le chiffon rouge qu’on nous agite sous le nez et nous nous épuisons à combattre un leurre sans chercher à comprendre. C’est le torero qui immole la bête, pas la cape. Et pareillement c’est le capitalisme outrancier, sauvage et débridé qui nous étrangle, pas les pauvres !!

Il faut se méfier des simplifications et des amalgames. Il faut se méfier de toutes ces infos vraies ou fausses qui sont relayées sur le Net (parfois de bonne foi, parfois moins) et qui ,sous prétexte d’indignation vertueuse, ne font que véhiculer les pires remugles fascisants. Tout ce galimatias qui mêle étrangers, chômeurs, minima sociaux dans une nauséabonde tambouille. Attention quand on touche à cet infâme rata c’est la pâtée du Front national qu’on avale ! ! !Toxicité Maximum ! ! !

Il faut arrêter de prêter une oreille complaisante aux discours populistes et puants qui accusent les étrangers, les malades, les retraités et les chômeurs de tous les maux. Les étrangers ne sont pas des terroristes assoiffés de sang et d’allocations familiales, les malades ne sont pas des profiteurs qui grugent la Sécu, les retraités ne sont pas des parasites qui épuisent les budgets et les chômeurs ne sont pas des fainéants qui claquent leurs assedics au bistrot !!

Il y a en France plus de cinq millions de travailleurs privés d’emploi (même si tous ne sont pas recensés comme des chômeurs) c’est un peu facile d’en faire cinq millions de fainéants ! Est ce que les pauvres types de Michelin qu’on a déménagé il y a deux ou trois ans, qui ont dû tout quitter, famille et amis, pour suivre leur boulot et qui maintenant vont se retrouver une nouvelle fois sur le carreau parce qu’il faut augmenter les rémunérations des actionnaires sont des fainéants ? Et les 600 de Florange ? Et les Conti de Clairoix ? Et tous les autres ? Des paresseux ? En un an c’est près de 135 000 emplois qui ont été détruits, qui peut oser dire que ça fait 135 000 fainéants ?

Selon la Commission Européenne, le coût annuel de l’évasion fiscale au sein de l’Union s’élève à mille milliards d’euros (soit environ la moitié du PIB français) et gageons qu’il y a assez peu de Rmistes ou de chômeurs longue durée qui détiennent des comptes offshore aux Iles Caïmans ! !

Dans la transaction Tapie/ Crédit Lyonnais il n’y avait pas un retraité ni un malade pour s’en mettre plein les poches et ça nous a pourtant coûté quelques milliards !

C’est 0.5% de la population mondiale qui détient 35% des richesses, alors bien sur dans ces 0.5%, il y a pas mal d’étrangers, mais il est peu probable que ces étrangers-là soient entrés clandestinement sur notre territoire !

En France, entre 1983 et 2006, la part que représentent les salaires dans le Produit Intérieur Brut a chuté de 9,3% (Le Monde Diplomatique-janvier 2008) cette régression sans précèdent de la rémunération du travail s’est faite au bénéfice de la rémunération du capital. Replacer ce ratio au niveau de 1983 suffirait à régler d’un seul coup les problèmes de financement des retraites et de la Sécurité Sociale et permettrait une véritable relance de l’économie et un réel espoir de sortie de crise. Mais le Medef ne veut pas. Alors les médias n’en parlent pas. Et les politiques n’osent même pas y penser.

Ce ne sont pas les pauvres les salauds !
Ce ne sont pas les pauvres qui nous coûtent cher !

Reprenons nos livres d’histoire, c’est le peuple allemand, harassé de misère, qui a porté Hilter et les hordes nazies au pouvoir. Il ne s’agissait pas d’un coup d’état mais bel et bien d’une élection en bonne et due forme et au suffrage universel. Et à l’époque, ce qui était promis aux allemands ce n’était bien évidemment pas les déportations, les camps, les chambres à gaz et cinq années de carnage ! Oh que non ! On parlait (déjà !) de préférence nationale, de la sauvegarde de la culture, des lendemains radieux dans une Allemagne joyeuse et enfin purgée de tous ses parasites : ces « sangsues cosmopolites » qui vampirisaient le pays.

Vigilance ! Vigilance en tous lieux et en toutes circonstances !
« Car le ventre est encore fécond d’où a surgit la bête immonde »

Ne nous trompons pas d’ennemi et ne nous trompons pas de combat : C’est la misère qu’il faut combattre pas les pauvres

Article publié le 18 juin 2013.


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