vous êtes ici : accueil > Actualités > Section

La dette

Conjointement au CTL, ce tract a été distribué par nos militants devant l’hôtel des finances de Beauvais le 14/01/14.

C’est bien connu, l’emploi public est budgétivore, il grève les comptes de l’état et creuse la dette. Bon, parfois c’est aussi les régimes de retraite qui creusent la dette, ou celui de la Sécu, ou les chômeurs, ça dépend du secteur que nos gouvernants veulent désintégrer............euh, pardon moderniser.
Alors, bien sur, la dette publique ça n’est pas rien. « La dette publique de la France, est l’ensemble des engagements financiers, sous formes d’emprunts, pris par l’État, les collectivités territoriales et les organismes publics français ( entreprises publiques, certains organismes de sécurité sociale…) ». Déjà rien que la définition, on voit bien qu’on n’est pas tous seuls........
La dette publique, pour la fin du quatrième trimestre 2012 a été évaluée par lInsee, à 1 833,8 milliards d’euros, soit 90,2 % du PIB.(elle représentait 663,5 milliards d’euros à la fin de 1995, ou 55,5 % du PIB ). Pas vraiment des queues de cerises. Mais, sont-ce vraiment les vaillants petits fonctionnaires ( ou les retraités, ou les malades ou les chômeurs,, ça dépend du secteur que nos gouvernants veulent désintégrer............) qui ont creusé ce grand trou avec leurs salaires (ou leurs pensions, ou leurs frais médicaux ou leurs indemnités, ça dépend du secteur ….....) ?
Chaque seconde les intérêts de la dette publique de la France coûtent 2490€ (soit l’équivalent du salaire mensuel d’un cadre B de La Fonction Publique en fin de carrière) ce qui représente plus de 43 milliards payés chaque année (chiffres de septembre 2011). Ben oui ! Passssssque y a la dette, c’est une chose, mais y a aussi, mais y a surtout les intérêts de la dette.
La Banque de France était, naturellement, le banquier et donc le prêteur de l’État. Taux nuls. La loi du 4 janvier 1973(surnommée loi « Rothschild » en référence aux liens étroits qu’entretenait le président Georges Pompidou, avec la célèbre banque)promulguée par Pompidou ; Messmer et Giscard a mis fin à la possibilité pour l’État d’emprunter directement auprès de la Banque de France(et/ou de la BCE par la suite) pour l’obliger à emprunter sur les marches financiers au taux des banques privées. Alors que dans le même temps, on l’a vu avec la crise bancaire, la Banque de France et la BCE ont renfloué gracieusement les marchés financiers « passsqu’il fallait sauver le système bancaire ». Joli tour de passe-passe !!
Depuis 1973 le montant des intérêts payés dépasse largement celui de la dette. Et c’est l’intérêt dû qui recrée de la dette qui recrée de l’intérêt qui recrée de la dette qui recrée de l’intérêt qui...Histoire sans fin. Comme dans les mythologies, la dette publique est devenue un monstre gigantesque et protéiforme qui s’enfle démesurément et se nourrit de ses victimes. Et à qui profite le crime ? Aux fonctionnaires ? (ou aux retraités ? ou aux malades ? ou aux travailleurs privés d’emplois ? )
D’après le journal Le Monde, du 23 juin 2011, les trois plus gros pays étrangers détenteurs de dette française seraient : les îles Caïmans, le Luxembourg et le Royaume-Uni. Et qui possède des comptes au Luxembourg ou aux îles Caïmans ? Gageons-le, assez peu de fonctionnaires (ou de retraités, ou de malades, ou de travailleurs privés d’emplois)
Tout au contraire ce sont eux les fonctionnaires les retraités, les malades et les travailleurs privés d’emplois, bref tous les gagne-petits, qu’on ponctionne et qu’on rationne pour nourrir la bête.......pardon, la dette.

On raconte que le cardinal Mazarin, équivalent d’un premier ministre à l’époque, disait à Colbert, surintendant des finances, qui s’interrogeait sur la possibilité, inexistante à ses yeux, de créer de nouveaux impôts pour payer les guerres et les dépenses de la cour : « ... il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches.... Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus on leur prend, plus ils travaillent pour compenser… c’est un réservoir inépuisable. »

Nos dirigeants actuels ont bien appris leurs leçons d’histoire et ils les appliquent. Mais sans discernement, sans penser que ce genre de philosophie a amené l’ancien régime à sa perte et en feignant d’ignorer que tapis dans l’ombre qui leur est propice, les fascistes de tous poils attendent, la gueule bavante et grande ouverte que la Démocratie leur tombe toute rôtie dedans.

Article publié le 29 janvier 2014.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.