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visite du SIP de Beauvais
VISITE DE SITE AU SIP DE BEAUVAIS
Depuis quelques mois, nous avions échos de pratiques managériales pour le moins inquiétantes au sein du SIP de Beauvais et plus particulièrement de l’IAD : manœuvres d’intimidation, surveillance étroite des pauses café, menaces de changements de poste........bref tout laissait à craindre qu’un véritable climat délétère soit en train de s’instaurer.
Inquiets de ces rumeurs persistantes, nous avons décidé de procéder à une visite de site et ce que nous avons constaté nous a laissé pantois. Nous n’imaginions pas que le malaise puisse être si profond et si généralisé. Dans chaque cellule c’est le même constat, les mêmes mots, la même souffrance qui s’exprime :
Manque total de lisibilité, perte des repères, « ça part dans tous les sens » les agents ne se sentent plus guidés et ne comprennent plus ce qu’on leur demande.
Dévalorisation patente des agents, de leurs compétences et de leur travail, jamais de retour positif, rien ne trouve grâce aux yeux de la hiérarchie « C’est pas assez bien ! C’est pas assez vite ! »
Sentiment de n’être plus que du « matériel » humain plus ou moins défectueux : « vous pouvez faire votre mutation ! » est la réponse la plus fréquente à leurs questionnements.
Climat de méfiance et d’insécurité permanent, jeu de chaises musicales, menace de « déplacements-sanctions » brandie à tout instant.
Nous étions stupéfaits.
Personne ne peut raisonnablement faire semblant de croire que des agents qui, pendant des années, voir des dizaines d’années pour certains, ont assumé pleinement l’ensemble leurs missions soient tout à coup devenus paresseux et incompétents. Quel virus malfaisant les aurait donc frappés ? De la même façon, il est statistiquement plus qu’improbable que le hasard des mutations aie regroupé depuis quelques années tous les « mauvais » agents sur le malheureux SIP de Beauvais..........Soyons sérieux ! Si problème il y a, et incontestablement c’est le cas, il ne vient pas des agents !
Rappelons qu’il ne faut pas confondre autorité et autoritarisme, la première s’assoit sur la confiance alors que le second est un aveu : d’impuissance dans le meilleur des cas, d’incompétence le plus souvent.
Et puisque la dimension humaine ne semble être pour certains qu’un encombrant facteur négligeable, parlons résultats : créer une ambiance d’insécurité n’a jamais été un moyen d’accroitre l’efficacité d’une équipe. Il serait grand temps que nos petits caïds de bacs à sable deviennent adultes et apprennent à considérer les agents pour ce qu’ils sont, c’est à dire des collègues placés sous leur autorité bien sur, mais aussi et avant tout, sous leur responsabilité ; non comme du bétail sur lequel ils auraient droit de vie et de mort et qu’il faudrait faire avancer à coups répétés ! Leur rôle est de gérer c’est à dire anticiper les problèmes, aplanir les difficultés et créer un climat qui favorise la mutualisation des connaissances et des savoir-faire, pas de se faire plaisir en croyant terroriser les foules, ni de sanctionner des manquements dont ils sont les premiers responsables. On ne peut pas se construire un plan de carrière sur la santé des agents, en brisant la vie des collègues .
La situation nous a semblé tellement préoccupante que nous avons immédiatement demandé une audience à Monsieur Lalanne AGFIP chargé du Pôle Pilotage et Ressources. Rendez vous pris pour le lundi 9 janvier 11heures. A ce stade, nos camarades de l’Union Snui Sud Solidaires nous ont fait part de leur souhait de s’intégrer à notre démarche, un de leurs représentants était donc présent lors de l’entrevue. Madame Lopez, responsable des ressources humaines était là, elle aussi .
Nous avons donc fait le compte-rendu de notre édifiante visite de site, nous avons exprimé nos très vives inquiétudes et demandé qu’un rappel aux fondamentaux du management ( c’est à dire respect responsabilité et reconnaissance) soit fait le plus rapidement possible.
Force est de reconnaître que nous avons trouvé une oreille attentive, et même, de plus en plus attentive au fur et à mesure que nous avancions dans notre exposé. A la fin nos deux représentants de l’Administration semblaient aussi éberlués que nous l’étions nous même jeudi au sortir de la visite du SIP.
Monsieur Lalanne s’est engagé à prendre en charge le dossier et à convoquer les responsables pour une salutaire mise au point.
Pour sa part la section Oise CGT Finances suivra, bien entendu, les évolutions avec attention et vigilance et engage les personnels à rester solidaires et à la tenir informée.
Beauvais le 11 janvier 2012
Article publié le 11 janvier 2012.